N’en déplaise aux sœurs Tatin et à leur histoire légendaire, l’innovation accidentelle ou spontanée est assez rarement la règle. Non pas que le hasard ne fasse pas bien les choses, mais il faut souvent lui donner un petit coup de main. Cela commence par créer les conditions permettant aux innovations de voir le jour. Voici quelques outils de créativité qui ont fait leurs preuves de la TPE à la multinationale.
Favoriser l’innovation en libérant les organisations : les outils managériaux
Pour les théoriciens de l’entreprise libérée, les lourdeurs organisationnelles et hiérarchiques inhérentes aux organisations traditionnelles freinent l’innovation. Les idées les plus innovantes ne naissent pas dans les salles de réunion des comex, mais plutôt au contact du terrain : c’est le rôle du management que de mettre en place les conditions de leur émergence.
L’exemple de la biscuiterie Poult fait toujours figure de référence. En mettant en œuvre une organisation libérée de l’entreprise, c’est-à-dire en cassant les niveaux hiérarchiques, en favorisant l’autonomie et le travail en mode projet dans des équipes pluridisciplinaires, Poult, qui était en très mauvaise posture, a réussi entre 2007 et 2010 à multiplier par deux son résultat. En outre, l’augmentation de l’autonomie ayant une conséquence directe sur l’augmentation du bien-être au travail, le taux d’absentéisme a ainsi baissé de 60% sur la période.
Libérer la créativité grâce au digital : les outils collaboratifs
Créatif, chacun l’est, mais ne sait pas forcément s’en rendre compte ni comment faire pour mettre en pratique ses idées. Dans l’entreprise, identifier les idées et les faire remonter est donc un enjeu de taille, tout comme animer les groupes de travail et organiser le processus même d’innovation par la suite.
Plusieurs types d’outils digitaux permettent d’apporter des réponses à ces besoins. Ce sont par exemple les plateformes d’idéation telles que Gladys ou SeeMy. Elles se révèlent de précieuses alliées pour faire remonter les idées et s’assurer des avancements de chaque acteur entre deux rendez-vous physiques à l’aide de multiples outils en ligne : gestion des plannings, partage de fichiers, veilles collaboratives, templates, etc.
Ces nouvelles plateformes collaboratives permettent également d’impliquer les communautés externes à l’entreprise, dans une logique de co-création ou d’open innovation.
Fertiliser les idées en créant des écosystèmes : les lieux de l’innovation
Une autre manière de favoriser l’open innovation passe par la création de lieux d’innovation par les entreprises : des lieux physiques, pluridisciplinaires, mêlant les collaborateurs aux publics extérieurs (clients, fournisseurs, porteurs de projets, etc.). La Silicon B de Beaumanoir, We’nov, la Maison de l’Innovation de Neovia, ou le Centre Mondial de l’Innovation de Roullier, en sont quelques exemples particulièrement intéressants.
Tous ces outils de créativité sont très utiles, mais demeurent des outils qui ne sauraient précéder l’esprit de créativité qui doit régner dans une entreprise pour permettre aux idées neuves d’émerger. Comme l’explique Vincent Textoris, qui a fondé le département Décathlon création, « Être créatif, c’est faire les choses différemment, comme personne ne les a faites encore, c’est oser dire je remets en cause le statu quo ».
L’état d’esprit créatif est bien une capacité à prendre des risques et à oser se mettre en danger. Et tous les outils aussi performants soient-ils n’éviteront pas la nécessaire prise de risque.
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